30/07/2021
Conseils d'investissement
Finalement, les Schtroumpfs de Peyo étaient peut-être des précurseurs… : ici, ce n’est pas la forme de leur habitat en champignon qui intéresse les architectes, mais bien l’utilisation de matériaux biosourcés, qui est au cœur de nombreuses réflexions sur l’architecture de demain ! Focus sur la myco-architecture.
La myco-architecture repose sur l’idée de construire des bâtiments avec des murs en mycélium, la partie souterraine du champignon. Ces filaments souterrains, qui se nourrissent de la décomposition de déchets organiques ont des propriétés particulièrement étonnantes.
À partir de ce matériau atypique, il est possible de fabriquer des objets de n’importe quelle forme et de n’importe quelle taille. Concrètement, il suffit de placer du mycélium et des déchets agricoles dans un moule en forme de briques, pour que le champignon grandisse et prenne progressivement la forme voulue. Au bout de 4 à 5 jours, vous obtenez une bio-brique, offrant une excellente isolation, une belle résistance au feu, tout en étant aussi solide qu’un parpaing.
À noter que de nombreuses marques utilisent déjà le « mushroom packaging » pour leur emballage. Un recours sérieux au plastique et au polystyrène se transformant en engrais, une fois jeté. Certains équipementiers se sont également emparés de cette innovation, à l’image d’Adidas avec sa première basket en champignon. Un cuir végan encore en gestation, mais qui devrait entrer en production d’ici un an.
Dans la sphère immobilière, la myco-architecture n’en est qu’au stade de l’expérimentation. Elle compte quelques réalisations modestes, comme une tour de 12 mètres, réalisée avec 10 000 bio-briques en 2014. Baptisée « Hy-Fi », elle est restée tout l’été, implantée dans la cour de l’espace PS1 du MoMA à New York, avant d’être compostée ! Un test grandeur nature qui a permis de tester la solidité, l’étanchéité et la performance de la construction.
Aujourd’hui encore, la myco-architecture est au cœur de nombreux projets : les chercheurs de l’université de Cornell aux États-Unis imaginent des villes entières, avec des bâtiments qui pousseraient sur demande et s’auto-répareraient, voire s’agrandiraient à loisir pour obtenir, si besoin, un étage supplémentaire. De son côté, la NASA souhaiterait s’en servir pour faire pousser les futures bases humaines sur la Lune, voire sur la planète Mars. Une idée séduisante où il suffirait de n’emporter que des sports et une source de nourriture pour le champignon, au lieu des matériaux de construction classiques (métal, bois, verre…).
Sur Terre, l’objectif de la myco-architecture est déjà de réduire notre dépendance aux industries fossiles en nous appuyant sur des matériaux biologiques. Or, le mycélium n’émet, ni carbone, ni déchets, tout en poussant sans aucun apport d’énergie… À ce jour, si la mise au point technique d’un bâtiment en mycélium est bien avancée, son homologation va prendre encore un certain temps. Mais, face à de tels atouts, si la maison-champignon n’est pas pour aujourd’hui, elle s’invitera de plus en plus dans les constructions de demain.
Ça serait Schtroumpf, vous ne trouvez pas ?
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Sources : https://rmc.bfmtv.com/emission/et-si-le-futur-c-etait-la-maison-en-champignon-2041899.html https://www.lavieimmo.com/insolite/vivrez-vous-un-jour-comme-les-schtroumpfs-dans-des-maisons-en-champignon-50924.html
https://www.lejsl.com/magazine-immobilier/2021/05/12/construire-sa-maison-grace-a-des-champignons-c-est-possible https://www.lecho.be/innover/general/le-marche-du-materiau-bio-industriel-appuie-sur-le-champignon/10304845.html https://fre.architecturaldesignschool.com/hy-fi-organic-mushroom-brick-tower-opens-momas-ps1-courtyard-68929
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