16/04/2020
Strasbourg
Depuis 30 ans, le nombre de logements vacants ne cesse d’augmenter en France – à raison de +100 000 par an : aujourd’hui, cela concernerait 3,1 millions de biens vides sur l’ensemble du territoire français qui compte 36,6 millions d’habitations, soit 8,5 % du parc. Au-delà du plan d’actions initié par le gouvernement, certaines villes, comme Strasbourg, encouragent les propriétaires à la (re) mise en location de leur logement, après les avoir aidés à le rénover.
La ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, Jacqueline Gourault et le ministre chargé de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, veulent lancer des mesures incitatives pour lutter contre les logements inoccupés. Une vacance majoritairement rencontrée dans les campagnes et les petites villes, même si le nombre augmente dans les zones dites « tendues », selon l’INSEE.
L’action du gouvernement va débuter par la cartographie de ces logements, afin de déterminer les raisons de cette inoccupation et convaincre les propriétaires de les louer. « Certains peuvent avoir besoin des aides à la rénovation si le bien est trop dégradé (et) d’autres ont peur des impayés ou des dégradations », précisent les deux ministères[1]. Ils en profitent pour rappeler la garantie Visale, couvrant les impayés de loyers ou de charges par Action Logement.
Depuis 2016, l’Eurométropole de Strasbourg a lancé le programme « Mieux relouer mon logement vacant » qui prévoit des subventions, des dispositifs de conventionnements et de gestion locative pour les plus modestes.
Concrètement, quand un propriétaire accepte de pratiquer un loyer modéré, il peut espérer 60 % à 70 % d’abattement fiscal sur ce revenu, ainsi que des primes (de 1 500 € à 11 000 € en fonction de la commune où le logement est situé). Si le bien nécessite des travaux, l’ANAH et l’Eurométropole de Strasbourg peuvent les financer jusqu’à 60 % du montant hors taxes. Dans tous les cas, la collectivité vous propose un accompagnement gratuit, avec des interlocuteurs partenaires, choisis pour trouver une solution adaptée.
En 2019, 230 logements ont ainsi pu être réintégrés sur le marché de la location strasbourgeoise. Si l’Eurométropole s’est fixé un objectif de 100 par an, la réalité oscille entre 70 et 80 logements. « Mais nous préférons rester à ces objectifs, car c’est un terrain à reconquérir de proche en proche », souligne le vice-président au logement.[2]
Depuis, d’autres villes emboîtent le pas de Strasbourg. À l’image de la Métropole Européenne de Lille (MEL) qui a déjà identifié 11 600 logements inoccupés depuis plus de 5 ans ou jugés insalubres sur les 38 000 biens vacants en 2016, soit 7,2 % du parc. D’ici 2032, elle estime que 1 800 d’entre eux seront réhabilités grâce à des aides.
Dans tous les cas, les métropoles qui se préoccupent activement de la question des logements vides sont toutes des villes dont le potentiel locatif est élevé : pour elle, il serait dommage de ne pouvoir y répondre correctement faute de temps, de moyens ou d’opportunités…
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Sources :
https://www.francetvinfo.fr/economie/immobilier/logements-vacants/immobilier-comment-lutter-contre-les-logements-vides_3820653.html
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F33453
https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/01/24/ces-villes-qui-engagent-la-bataille-contre-les-logements-vides_6027082_3224.html
[1] Citation : https://www.lexpress.fr/actualite/societe/le-gouvernement-lance-un-plan-national-pour-reduire-le-nombre-de-logements-inoccupes_2117808.html
[2] Citation : https://www.batiactu.com/edito/a-strasbourg-lutte-contre-vacance-au-service-logement-57247.php
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